Where Flowers Grow (Work in progress : 2021-)

Dimanche 11 juillet 2021
Une terrible dispute éclate entre mon père et moi. Cela devait arriver depuis si longtemps. Ce n’est pas la première fois que cela se produit. Mon enfance et mon adolescence ont été ponctuées de crises plus ou moins violentes, physiquement et moralement.
Mais cette fois un élément est venu s’additionner : la naissance de ma fille. Ma paternité. C’est la fin de matinée…
Lundi 12 juillet 2021
Il est 23 heures 34 lorsque mon téléphone portable sonne. Je suis déjà profondément endormi. Au bout du fil j’entends Pauline qui parvient à peine à s’exprimer. Elle est au sol. Elle vient d’avoir un accident de scooter. Haletante et pratiquement inconsciente je parle avec un homme qui me dit que les pompiers ont été appelés. Je suis avec Dalia chez nous. Quelques instants plus tard un policier me dit qu’elle ait prit en charge pour un hôpital. Toute la nuit j’essaie de savoir où elle a été transportée. A 9 heures le lendemain j’ai enfin un médecin au téléphone. Il m’informe de l’état alarmant de Pauline. Elle a failli perdre la vie. Elle a été opérée. Elle est l’hôpital Timone. Ses mots me coupent les jambes…
Ce projet est né de ces deux épisodes successifs. La violence des mots que je ne trouve pas. Lorsque la haine et les cris l’emportent. Et lorsque le silence pèse comme un ciel noir au-dessus du vide. Les fleurs qui se fanent. L’animal sauvage en cage qui étouffe. Celui crevé sur le bord d’une route fondue par un soleil d’été. La sortie de route menace sans jamais prévenir. L’accident n’est jamais anticipé. La rupture n’a pas de visage. Elle s’abat comme le tonnerre. Elle détruit tout une bonne fois pour toute. Il faudra tout reconstruire. L’histoire, tout à coup, change, à jamais…
Toutes images évoquent cette violence que je ne sais pas exprimer avec des mots. Elles sont glanées ici et là, mais elles se révèlent à moi de façon toujours évidente. La douleur de le séparation, la violence du cauchemar du serpent, la certitude que la fleur finira par mourir, le miroir dans lequel je ne vois plus que mes propres peurs, la violence du verbe resté enfoui au plus profond...Les clés perdu puis celles retrouvées qui ne serviront jamais...