Islande - ce que je n'ai pas su voir

L'essentiel pour l'un, ne représente souvent qu'un insignifiant détail pour l'autre. J'ai voulu faire des images sincères, des images dictées par la rencontre entre une émotion et un moment. Au fond, mon seul espoir est que chaque image se ponctue par un point d'interrogation, suggère une histoire, ou peut-être même plusieurs histoires : pourquoi cette tête de poupée se trouve t-elle là ? Que se cache t-il derrière ce rideau rouge ? Qui est cette silhouette, que fait-elle là, où va t-elle ? Et peut-être aussi que l'on peut trouver plusieurs sujets dans ces images. Et peut-être, enfin, que le sujet n'est pas nécessairement celui que l'on croit...


Je n'ai pas tant photographié un pays que la perception et la sensation que je m'en faisais au fil de la route. Ce projet a été fait au film 6x7. La double contrainte imposée à la fois par la quantité restreinte de films emportée et le boitier 6x7 qui s'oppose au dictat du moment décisif, m'obligeait à ne déclencher que lorsque j'en étais certain, que lorsqu'un moment intense se manifestait et me serrait le corps tout entier comme un étau qui ne se relâche qu'au moment du déclenchement.